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Allerey est une commune du canton de Verdun-sur-le-Doubs, au nord-est du département de Saône-et-Loire, et proche de la Côte d'Or. A l'est, la Saône, belle rivière navigable, la sépare de la commune de Verdun, chef-lieu de canton. Moins de 4 km de route et un pont suspendu sur la Saône permettent un accès facile d'Allerey à Verdun, par le hameau de Chauvort. Le gros bourg de Gergy n'est qu'à 4 km, sur la route qui conduit à Chalon-sur-Saône, le chef-lieu d'arrondissement, distante d'une vingtaine de kilomètres.
Allerey n'est pas une bourgade isolée, puisque traversée par la R.N. 470, reliant Beaune à Verdun et au Jura, et le C.D. 5 mène à Chalon. C'est en même temps un nœud ferroviaire d'importance stratégique où se croisent les lignes de chemin de fer de Chalon-sur-Saône à Gray et de Chagny à Dôle (avec un embranchement de Saint-Loup-de-la-Salle à Beaune). Elles sont évidemment largement utilisées durant la première guerre mondiale.
L'habitat est réparti entre le bourg et les trois hameaux de Chauvort, Pussey et Baignant. Commune essentiellement rurale, elle s'étend sur 1 642 ha comprenant des terres labourables, des prairies, des bois et quelques vignes. On y pratique la polyculture (céréales, maïs, pommes de terre, betteraves ... ) et l'élevage (vaches laitières, chèvres, chevaux, porcs ... ).
A la veille de la guerre, la population (938 habitants au recensement de 1911), bien que tournée vers les activités agricoles en priorité, comprend également une trentaine d'artisans et de commerçants (dont cinq aubergistes, trois boulangers, quatre épiciers, quatre maçons, deux menuisiers, deux charrons, deux sabotiers, etc .... ), ainsi que des employés du chemin de fer, un facteur-receveur, des instituteurs ou institutrices (deux écoles publiques de garçons et de filles, une école privée de filles). Allerey a une église et un château édifiés au 18ème siècle.
Le maire, M. Albert Galland, élu en 1912, étant décédé, c'est M. Amédée Guillemard, premier adjoint, qui fait fonction de maire, jusqu'au 10 décembre 1919, date de l'élection de M. Antoine Truchot.
L'école publique de garçons est dirigée par M. Blanc (mobilisé) et celle des filles par Mlle Maire (référence 1922). M. l'abbé Javelot est le curé de la paroisse (mobilisé comme infirmier). Le facteur-receveur du bureau de poste est M. Lécuelle.
En 1918, une grande partie des hommes valides est mobilisée sur le front ou à l'arrière. Ici, comme ailleurs, le monde rural paye un lourd tribut pour la défense du pays. En moins de quatre ans, de 1914 à 1917, 25 hommes de 21 ans à 36 ans, ne sont pas revenus, sans parler des blessés, mutilés, gazés, ou prisonniers (8 autres mourront encore en cette année 1918 et un en 1919).
Tant bien que mal, les travaux des champs se sont poursuivis jusqu'alors. Les femmes, les adolescents, les quelques hommes âgés ou non mobilisables s'efforcent d'assurer la subsistance des familles au village et les fournitures dont la nation en guerre a besoin. Commerçants et artisans travaillent au ralenti, du fait des restrictions sur de nombreux produits. Dans la plupart des familles, l'attente des nouvelles du front, la fatigue ou la tristesse règnent. L'espoir toutefois renaît avec l'intervention américaine décidée en 1917 pour épauler les armées françaises et alliées proches de l'épuisement, mais les mois passent avant que la participation des soldats américains au combat soit effective.
C'est dans ce contexte qu'à Allerey arrive, en ce début de 1918, une nouvelle extraordinaire pour ce modeste village : la construction prochaine d'un vaste camp-hôpital américain sur le territoire de la commune...
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